Une autre histoire sur le mouvement interne au tout début de la fasciathérapie

Renontre avec le mouvement interne

Tout à commencé quand, jeune ostéopathe, j’étais intrigué par la présence d’une dynamique interne que je percevais dans les tissus de façon concrète dans ma pratique de cette thérapie manuelle. Conjointement à cette période, qui se situe à la fin des années 70, je découvrais la dimension métaphysique de ce phénomène à travers les convictions portées par les grands fondateurs de l’ostéopathie. Derrière le concept cher à l’ostéopathie « Le mouvement c’est la vie » je prenais conscience que ce concept allait bien au-delà de la simple restauration de la mobilité des articulations du corps et de ses effets sur la santé, il fallait entendre que « tout ce qui vit est en mouvement, et que la vie elle-même se manifeste sous la forme de mouvement » (Sutherland). Le fondateur de l’ostéopathie, A. Still offrait une perspective plus large à ce concept en lui associant la dimension de Dieu, « La vie est cette force calme envoyée par Dieu pour vivifier toute nature. »

Cet esprit, anima les premiers pas de l’ostéopathie et ceux des grandes figures de cette thérapie du début du XXème siècles, où comme le disait Becker, il fallait réveiller la connaissance de la divinité pour qu’elle guide la main du praticien. C’est à cette ostéopathie que j’ai été formé, sans pour autant adhérer pour autant à cette dimension de Dieu, qui me semblait excessive dans la manière d’être énoncée. Mais le fait était là, je ne pouvais pas le contester, il y avait bien un principe de force dans le tissu, dont l’origine dépassait à l’évidence la main de l’homme.

Je reconnais avoir été intrigué, voire même bouleversé par les phénomènes que ma main percevait dans l’intériorité des corps, au point que j’avais fini par questionner mes vécus sous l’angle de la métaphysique, même si à l’époque, je n’entendais rien à la philosophie. Je percevais des sensations qui me donnaient le sentiment de partager avec autrui quelque chose de plus grand que l’homme, ou pour le moins qui dépassait mon entendement. J’adhérais bien sûr, pour l’avoir expérimenté, à l’idée que la vie se manifeste sous la forme d’un mouvement interne et invisible à l’œil nu, mais je voulais mieux comprendre ce phénomène et m’engageais dans une recherche plus approfondie.

Les années 80, ont marqué le début de la fasciathérapie et de mon éloignement de l’ostéopathie. J’ai beaucoup écrit sur ce tissu qui aujourd’hui a trouvé ses lettres de noblesses au niveau scientifique et ne reviendrais pas sur cet aspect souhaitant rester au plus près de ma thématique. Il me semble cependant important de préciser que durant toute la période de modélisation de la fasciathérapie, je continuais à me passionner pour le mouvement interne, mais cette fois-ci avec un regard incluant une dimension écologique. J’entrevoyais le mouvement interne comme une manifestation de la nature.

Dans cette nouvelle perspective le mouvement interne devenait une propriété naturelle de la nature humaine, présent chez tous, mais non conscientisé, non perçu sans un entraînement particulier.

Parmi toutes les potentialités à actualiser pour entrer en relation avec le mouvement interne, j’optais pour l’enrichissement de la potentialité perceptive qui m’apparaissait la plus adéquate pour saisir le flux permanent qui anime la matière. Naissait alors, un vif intérêt pour l’étude de perception sous toutes ses formes, m’entraînant vers de nouveaux horizons touchant les neurosciences, la psychologie et la philosophie.

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