L’homme dans l’idéal a la capacité de contrôler ses émotions et d’adopter des attitudes justes. Il est outillé pour avoir la maîtrise de lui-même presque en toutes circonstances. Pourtant la capacité de censurer, de choisir et de réguler les comportements pose un réel problème. Dans notre for intérieur, nous savons que nos actes ne sont pas conformes à ce que nous souhaitons faire ou être.
Comment apprendre à avoir les idées claires ? Vaste question. Pour obtenir une première réponse, il faudrait que nous sachions ce que nous souhaitons ou ce que nous ne voulons plus. Cela demande une démarche introspective qui n’est pas aussi facile à réaliser. A moins d’avoir à notre disposition une baguette magique qui réaliserait nos vœux à la demande, changer ses habitudes, trouver la motivation et avoir en main toutes les cartes pour tenter l’aventure ne se rencontre pas au prochain carrefour. Ou, plutôt si, pour ceux qui croient en leur bonne étoile, mais quand ? Compter sur le hasard peut s’avérer être une solution, mais est-ce suffisant pour se frotter à la réalité de la vie, de la société ?
Aller dans un endroit plutôt que dans un autre n’est pas simple. Prendre la bonne décision pour soi, pour les autres ou pour Dieu quand il y en a un, est souvent aléatoire. Alors face à cette complexité de la vie, on baisse les bras ou bien on fonce dans tous les sens en se rattachant à nos vielles racines pour ne pas tomber. Nous sommes sûr pourtant qu’il faut réagir, que l’on ne peut rester ainsi, les bras croisés en forme de contestation.
Il reste le corps, ou plutôt l’intelligence du corps qui va encore une fois, circonstance l’exige, nous sauver la mise contre ce Corona virus qui nargue la puissance de l’homme, et dont le salut vient de l’immunité de notre corps. Comment reprendre contact avec l’intelligence du corps ? Comment apprendre à vivre avec cet édifice dont aucune cathédrale construite par l’homme n’arrive à la cheville ?
Comment sauver le soldat Ryan de la catastrophe résultant d’une improbable insouciance des grands de ce monde ? Le monde ne manque pas de hauteur, mais de recul et de profondeur, il ne manque pas non plus de compassion, mais d’amour.
On pourrait discuter, argumenter sur la science de l’humain, de ses recherches sur l’infiniment grand et petit. Est-ce bien le moment de dire que ces deux extrêmes finissent par devenir invisibles au regard de l’homme quand ils se confondent à l’univers au bout du bout ? Est-ce bien le moment de dire aussi, qu’au lieu de regarder le cœur comme une pompe, nous pourrions y voir un cœur d’amour ? De cet amour pour ses semblables, mais aussi de cet amour universel.
Aujourd’hui, nous sommes tous confinés, des milliards de nos concitoyens ensemble. Mais nous avons le choix de notre confinement, nous pouvons réfléchir à notre avenir et à ceux de nos enfants. Faire de l’écroulement que nous traversons, un magnifique chantier de reconstruction. En retroussant les manches de la raison nous pouvons refuser la fatalité, les forces du mal, l’alignement des planètes ou que sais-je encore. C’est l’homme et lui seul qui est responsable de ce défaut d’humanité qui fait que l’on privilégie la vie matérielle au détriment de la chaleur humaine. Intérieurement nous savions cela et n’avons pas fait grand-chose. Nous sommes de la génération des colibris pensant que chacun peut apporter sa goutte d’eau pour éteindre l’incendie et ainsi faire sa part. Et si un grain d’amour ne suffit pas, plusieurs millions de grains combleront peut-être le manque d’humanité. C’est notre défi.