La fasciathérapie, vers plus de connaissances scientifiques

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La fasciathérapie s’inscrit dans le champ international de la recherche sur le fascia et se situe dans une volonté de développer une thérapie manuelle des fascias fondée sur les données scientifiques. Au-delà de nos frontières, des kinésithérapeutes, des chercheurs, des médecins et des cliniciens militent pour l’intégration du fascia dans la pratique clinique (Fascia Research Congress , Fascia Research Society ).

La fasciathérapie est totalement intégrée à ce champ international de recherche :
– organisation de congrès scientifiques sur le fascia : 4th European Fascia Congress 2015, Fascia Sport et Récupération 2014
– participation aux congrès internationaux sur le fascia : Fascia Research Congress 2015, British Fascia Symposium 2016, 4th European Fascia Congress 2016 

En collaboration avec le CERAP , les acteurs de la fasciathérapie développent la recherche qualitative dans les soins et militent pour des méthodes mixtes (quantitative et qualitative) qui permettent d’étudier et d’évaluer les aspects objectifs (mesures) et subjectifs (expérience vécue) de leurs pratiques (lire ici). Ils sont également attachés à la recherche sur le terrain et à la posture de praticien-chercheur qui permet de développer simultanément les compétences de chercheur et de praticien. Un article sur ce type de méthodologie a été publié récemment dans la revue internationale Recherche Qualitative : Combinaison d’approches quantitatives et qualitatives pour l’évaluation des effets de la fasciathérapie méthode Danis Bois sur la douleur de patients fibromyalgiques  (Dupuis, 2016).

Sur le plan épistémologique, la fasciathérapie s’inscrit dans le champ des thérapies manuelles et gestuelles qui considèrent que le corps n’est pas seulement un objet anatomique mais possède une dimension de sujet. Le développement de la relation au corps a été étudié et quand la fasciathérapie se définit comme une pratique à « médiation corporelle », elle s’appuie sur un champ théorique référencé dans les bases de données biomédicales (Body and Self Awareness ) et étayé par un corpus théorique qui met en avant la phénoménologie, la psychologie humaniste ou la philosophie existentielle mais aussi le fascia et ses liens avec l’intéroception (Calcius et al ). La fasciathérapie accorde ainsi à la sensation, à la perception et à l’expérience vécue un statut scientifique et elle étudie de quelle manière la perception du corps et du toucher joue un rôle dans les processus thérapeutiques et éducatifs. Les recherches montrent ainsi que l’enrichissement de la perception du toucher et du corps par la pratique de la fasciathérapie est une source de développement des capacités thérapeutiques, relationnelles et éducatives (Courraud, 2015 , 2016) .

Les notions de globalité, de psychotonus, et de sensibilité, sont aujourd’hui validées par des observations scientifiques instrumentales et largement admises par la communauté internationale. La continuité tissulaire (Guimberteau, 2015 ), le tonus et la contractilité fasciale (Schleip, 2005 ) et la sensibilité fasciale (Schleip, 2014 ) et leur lien avec le système nerveux sont aujourd’hui largement documentées et incontestables tout comme la notion d’autorégulation et de mouvement de la matière vivante.

La fasciathérapie est un champ de pratique dont le corpus théorique est aujourd’hui scientifiquement valide au regard des connaissances scientifiques les plus récentes. Elle s’appuie sur des concepts biomédicaux (recherches expérimentales) et sur des concepts issus des sciences humaines (phénoménologie, psychologie humaniste) ce qui l’inscrit dans un double paradigme.

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