La « loi de non prédominance » : l’âme du paradigme du Sensible
L’appartenance philosophique du Paradigme du Sensible s’inscrit dans la « dialectique de la critique des oppositions » de Merleau-Ponty (1954) qui proposa le « chiasme » comme refus des oppositions. Œuvrer pour l’entrelacement des contraires a été un but constant dans ma vie d’homme et de chercheur, ayant depuis toujours une méfiance envers les attitudes extrêmes qui font perdre la nuance et le respect de la diversité. C’est donc tout naturellement que j’ai refusé le principe de la dualité corps/esprit en proposant un modèle d’unité et d’accordage entre les deux et que j’ai œuvré contre la séparation entre l’objectivité et la subjectivité, entre l’extériorité et l’intériorité, entre le visible et l’invisible. Cette posture n’a pas été dictée par une idéologie quelconque, elle a été animée par une « pensée de situation » se tenant avant le clivage réflexif, et qui se manifeste dans l’expérience du Sensible.
Cette dimension est l’âme du paradigme du Sensible, elle dévoile l’esprit qui m’a animé dans sa construction et permet de comprendre pourquoi j’ai postulé pour une étoffe commune entre le corps physique et le corps subjectif, entre la perception et la cognition, entre le dehors et le dedans, entre la réflexion et le ressenti et entre les sciences positives et qualitatives. Cette quête de l’indivision anime naturellement la posture de recherche sur le mode du Sensible à partir de laquelle le sujet se tient dans un lieu de neutralité d’où il pénètre les données.